Les Kereimbas («guerriers») du TCO Isoso renforcent leurs capacités pour faire face aux problèmes de subsistance et de développement du peuple Isoceño-Guarani.

Les Kereimbas («guerriers») du TCO Isoso renforcent leurs capacités pour faire face aux problèmes de subsistance et de développement du peuple Isoceño-Guarani.

Le groupe Kereimba (les «guerriers») rassemble des jeunes leaders autochtones de l’Isoso Guarani qui ont découvert la nécessité de s’organiser de façon systématique et institutionnelle pour faire face aux problèmes de leur peuple dans le Territoire Communal d’Origine (TCO) de l’Isoso.

Le noyau du groupe est composé de six jeunes diplômés guarani-Isoceño âgés de 20 à 36 ans et formés au droit, à la biologie, à la sociologie et à la comptabilité. Ces jeunes gens sont nés et ont grandi dans la région Isoso du Chaco bolivien. Une fois leur scolarité obligatoire terminée, ils ont décidé de leur propre initiative de continuer leurs études pour obtenir un diplôme universitaire. Ils étaient surtout motivés par l’idée de retourner dans leur territoire d’origine et de rendre un peu de ce qu’ils avaient reçu… Plus précisément, l’initiative soutenue par la Fondation PKF permettra d’organiser une série de dialogues et de consultations, en commençant par le groupe Kereimba lui-même, mais en l’étendant plus tard également à des partenaires de niveau institutionnel et organisationnel plus large. Les thèmes de ces dialogues se concentreront sur les questions clés des moyens de subsistance et le développement du peuple Isoceño-guarani : terre et territoire, autonomie indigène, développement productif en harmonie avec l’environnement, renforcement organisationnel, identité culturelle, planification du développement liée à une vision d’ensemble à long terme du TCO… Le groupe espère renforcer ses propres capacités et potentiels et accorder l’attention voulue à la modernité sans jamais oublier ses racines culturelles.

Le but de cette initiative est de promouvoir le leadership des jeunes grâce à un processus de réflexion et de construction d’un « programme commun » inter- et intra-communautaire pour défendre les moyens de subsistance et le développement des peuples indigènes du Haut et Bas Isoso. Cela devrait grandement contribuer à la restauration d’une compréhension commune et du sens de ce que la gouvernance environnementale locale « signifie », y compris en se concentrant sur les approches et les mécanismes de résolution des conflits. On espère également qu’un plan de gestion participative complet sera élaboré pour le territoire indigène, que le groupe Kereimba développera une définition claire de son identité formelle et juridique, et qu’il établira des contacts fructueux avec d’autres groupes et organisations de gestion dans le bassin versant supérieur du Parapetí. Les Kereimbas estiment que leur travail sera facilité par la conjoncture actuelle de redéfinition de la politique locale. Grâce à un référendum populaire, lors des élections de décembre 2009, la compétence de la municipalité de Charagua a été définie comme celle d’une « autonomie indigène », un nouveau concept adopté par la Constitution de l’Etat au début de l’année. Le processus de clarification de ce que le statut d’autonomie autochtone implique réellement offre une occasion précieuse de réorganiser les modalités d’usage des terres dans la région, de conserver la biodiversité et les fonctions écologiques des écosystèmes naturels, et de freiner l’avancée de la déforestation et de l’utilisation irrationnelle des ressources hydriques, tant en surface qu’en sous-sol. Les Kereimbas s’organiseront à partir de leur volonté profonde de maintenir en vie leur culture, de promouvoir le développement de leur peuple et de renforcer la défense de leur territoire.