Soutenir la petite communauté d’Uvinje (Tanzanie) dans sa longue bataille pour obtenir la propriété légitime de ses terres

Soutenir la petite communauté d’Uvinje (Tanzanie) dans sa longue bataille pour obtenir la propriété légitime de ses terres

Uvinje est une petite communauté côtière située à 135 km au nord de Dar es Salaam depuis le 17ème siècle. La communauté a résisté à de multiples défis, y compris une baisse spectaculaire de la pêche en raison de l’épuisement des stocks du fait de la pêche commerciale. Aujourd’hui, elle se cramponne fermement à sa dernière source de subsistance : les palmiers cocotiers. La communauté est également célèbre pour la conservation : en 1965, préoccupée par le braconnage endémique (y compris des éléphants) sur ses terres, elle a fait don des deux tiers du périmètre du village pour la création de la Réserve animalière de Saadani.

Quarante ans plus tard (en 2005), les Parcs nationaux de Tanzanie (TANAPA) ont reclassé la Réserve comme parc national. Malheureusement, dans le processus, les limites de la réserve furent subrepticement redessinées pour absorber Uvinje, y compris ses attrayantes sources d’eau douce et son bord de mer. Suite à la protestation des villageois, le gouvernement a commandité une enquête qui a conclu en faveur du village dont les terres ont été officiellement restituées. Avec soulagement et, pour tenter d’améliorer leurs moyens de subsistance sur leurs terres ancestrales, les villageois ont créé deux sociétés coopératives et donné 49 de leurs maigres acres à une « joint venture » pour développer un petit gite dont le village détient toujours 30% des parts. En approuvant officiellement le projet, le Centre d’investissement de Tanzanie ainsi que le ministère des Terres ont également reconnu Uvinje en tant que terres villageoises.

Mais TANAPA n’a pas cessé d’essayer d’expulser les villageois. Nombreux sont ceux qui se demandent maintenant si ceci est lié à l’appui d’entreprises commerciales de lodges ou à celui de décideurs de haut niveau. Des acteurs locaux et internationaux ont fait part de leur préoccupation et demandé au Président de Tanzanie d’intervenir. La question est traitée par la Société du Droit de Tanzanie et la Commission des droits de l’homme et de la bonne gouvernance (CHRAGG).

La Fondation PKF fournit un soutien partiel pour couvrir les frais de voyage et les frais annexes des villageois qui défendent leur cas à Dar es Salaam, et pour commencer la construction nécessaire et urgente d’une clôture électrique pour protéger les plantations de cocotiers contre les incursions des éléphants, que les villageois admirent et protègent, mais qu’ils craignent aussi pour les dommages qu’ils peuvent causer à leurs moyens de subsistance. Alors que la communauté continue d’être harcelée et menacée d’expulsion, elle continue aussi à être extrêmement déterminée à sécuriser ses droits collectifs à sa terre ancestrale. La communauté affirme catégoriquement qu’elle n’abandonnera jamais ses terres, que toute tentative de le faire va à l’encontre de ses droits humains, et que l’érection de la clôture est non seulement nécessaire pour protéger ses moyens de subsistance, mais aussi pour signaler aux fonctionnaires et aux politiciens sa détermination à rester et à se battre pour assurer sa propriété foncière collective et légitime.

Pour en savoir plus sur Uvinje (en anglais) :