Etablir et renforcer les groupes pour l’environnement à Tierradentro (Colombie)
Tierradentro est une vallée reculée de la chaîne centrale des Andes en Colombie. Habité à la fois par des paysans indigènes et métis, le paysage porte les signes du passage de la culture originelle des indigènes Nasa à une culture hybride consacrée à l’agriculture de montagne qui combine une économie de subsistance avec une production agricole pour le marché.
Les pentes raides sont couvertes de petites parcelles agricoles (maïs, haricots, café et canne à sucre), de grandes zones de pâturage (associées à de grandes fermes) et de quelques forêts et landes secondaires. La rare végétation restante est incapable d’empêcher la formation de coulées de boue dans les bassins versants… dont la plupart ont été déforestés récemment. C’est une source importante de risques environnementaux pour les populations qui vivent dans les vallées. On trouve, dans l’ensemble du territoire, des réserves indigènes, des terrains privés et des zones non cultivées. Il reste des traditions indigènes coutumières, comme la langue Nasa, de la nourriture typique et des formes de travail communautaire, mais celles-ci sont clairement mêlées aux habitudes d’un mode de vie paysanne généralisé. Dans ce contexte, l’organisation locale « Protierradentro » a été créée dans les années 1990 sous l’impulsion de quelques jeunes locaux qui avaient quitté la zone pour acquérir des capacités professionnelles tout en souhaitant revenir chez eux et qui étaient fermement engagés à améliorer les modes de vie et le bien-être de leur peuple.
Protierradentro a l’ambition de susciter une large conscience sociale de la nécessité de trouver une stratégie commune pour répondre à la crise socio-environnementale locale. Depuis le début, ils étaient d’accord pour adopter une approche interculturelle. En association avec six institutions d’éducation locales, quelques jeunes gens d’origine indigène et paysanne mixte organiseront une série d’événements éducatifs et s’allieront avec d’autres pour améliorer la gestion du territoire et des ressources naturelles locales. Bien que cette initiative ne doive durer qu’une année, et qu’elle est surtout destinée à créer ou à renforcer des capacités, Protierradentro estime qu’elle va consolider les connaissances et renforcer l’action de nombre de ses membres. L’initiative mettra en place des groupes d’étude et développera des projets productifs locaux qui seront mis en œuvre dans chacun des six sites choisis (les sites des institutions éducatives), en profitant d’une diversité de sources locales de soutien. L’initiative compte sur la participation de responsables locaux, d’enseignants et de directeurs d’institutions scolaires, et elle espère développer des projets durables qui grandiront avec le temps.