Pour le droit de conserver notre forêt communautaire à Bornéo
INDONESIE – West Kalimantan – région de Ketapang – communautés de Pankal Tapang et Laman Satong
Notre Fondation soutient le projet d’une ONG locale en Indonésie—Yayasan Palung— en appui à deux communautés qui désirent légaliser leurs droits sur leurs forêts coutumières en bordure du Parc National de Gunung Palung (connu pour ses orang-outans). L’exploitation illégale du bois et l’expansion massive de la monoculture des palmiers à huile menacent directement l’existence des forêts des communautés de Pankal Tapang et Laman Satong, ainsi que le développement durable de la région entière. Plusieurs communautés ont déjà choisi de sacrifier leurs forêts pour en exploiter le bois ou pour les transformer en monocultures. En l’absence de titres légaux sur la terre et les ressources naturelles, cette décision semble logique, au moins à court terme… Mais les revenus du bois sont invariablement accaparés par quelques individus, et le cycle de vie d’une plantation de palmiers à huile est de 20 à 25 ans. Quand le sol est appauvri, la production cesse et les communautés se retrouvent entourées de terrains incultivables… Et même pendant les années productives, la monoculture des palmiers à huile appauvrit l’environnement local, en diminuant sa biodiversité et sa valeur économique et culturelle.
Dans cette situation, Yagasan Palung apporte un soutien aux institutions traditionnelles de Pankal Tapang et Laman Satong pour qu’elles obtiennent les droits juridiques sur leurs forêts et qu’elles engagent les communautés entières (y compris les peuples autochtones Dayak) à clarifier et démarquer les limites de leurs forêts, à développer des structures de gestion et des règlements locaux (peraturan daerah) et à construire une stratégie commune vis-à-vis des intérêts extérieurs. Ce processus aide les deux communautés directement appuyées à renforcer leur cohésion et leurs liens internes, en même temps que d’autres communautés de la région de Ketapang sont portées à réfléchir (à travers un atelier et des publications) sur des options alternatives à la destruction/ monétarisation de leur environnement. Quelques individus suffisent à mettre en place des opérations illégales d’exploitation du bois… mais seule une communauté solidaire peut conserver une forêt !