L'auto-renforcement du territoire de vie marin-côtier de la commune de Puerto Cabuyal (Equateur) progresse avec la construction de son plan de vie

L’auto-renforcement du territoire de vie marin-côtier de la commune de Puerto Cabuyal (Equateur) progresse avec la construction de son plan de vie

Cet article présente un « rapport à mi-parcours » d’une initiative d’auto-renforcement menée par la municipalité de Puerto Cabuyal, en Équateur, avec le soutien de la Fondation Feyerabend, de la Fundación Ser Ambiente et d’autres organismes. L’initiative est centrée sur l’élaboration d’un plan de vie pour la communauté et son territoire marin-côtier.  Tout a commencé il y a environ un an par un examen des informations existantes et l’utilisation d’un outil cartographique qui, avec l’aide d’une géographe bénévole de France Volontariares, a permis de géoréférencer plus de 300 points sur l’ensemble du territoire de la municipalité. Le président de la municipalité et de nombreux habitants ont pris part à ce processus, qui a permis à chacun de réfléchir à la manière dont la gouvernance et la gestion territoriales sont cruciales pour la subsistance mais aussi le respect des droits locaux. Ce processus d’apprentissage, qui a été participatif, ascendant et respectueux des dynamiques communautaires, a également permis à Puerto Cabuyal d’enregistrer son territoire comme « territoire de vie ».

Les résultats des analyses géospatiales et de l’environnement physique révèlent que, ces dernières années, le territoire s’est clairement dégradé et que, en particulier, les captures de poissons et de crevettes ont fortement diminué, affectant à la fois les moyens de subsistance et les revenus de la population. Une alternative serait de s’engager dans l’agriculture, mais les monocultures risqueraient de dégrader la forêt locale. Un aspect essentiel de l’élaboration d’un plan de vie consiste à réfléchir à des alternatives de production durables compatibles avec la conservation de la biodiversité qui, de l’avis de tous, est le plus grand trésor local. Dans l’analyse et la réflexion, les femmes ont joué un rôle central sans précédent, ce qui est tout à fait approprié car elles seules semblent capables de motiver la communauté à agir pour l’avenir de son territoire de vie… avant qu’il ne soit trop tard.

Jusqu’à présent, les résidents qui ont participé à la réflexion collective sur l’avenir se sont engagés à consolider et à décider de leur plan de vie, à établir les règles d’accès à leur territoire et à leurs ressources, les types d’utilisation qui sont appropriés, etc. C’est important pour eux, mais aussi pour orienter les futurs donateurs et collaborateurs concernés par la conservation, les moyens de subsistance durables et le bien-être. Comme la municipalité et la Fundación Ser Ambiente sont membres du Consortium APAC et font partie du Réseau APAC Équateur, il était naturel pour la communauté d’utiliser le guide du processus d’auto-renforcement du Consortium. Il a également été possible de rencontrer d’autres membres autochtones du Consortium en Équateur, tels que les nationalités Cofán, Seikpai et Kichwa de la région amazonienne, et d’échanger des expériences avec eux sur leur histoire et sur les moyens de conserver et d’utiliser durablement la biodiversité.  La Fundación Ecuatoriana por la Equidad a soutenu ces échanges et d’autres activités et l’organisation ALDEA a facilité d’importantes analyses et activités sur le genre.