Les Maasai : renforcer la solidarité entre les clans pour s’entendre sur les droits fonciers
Une grande partie de la pauvreté dont souffrent les Maasai est liée aux pertes de terre qu’ils subissent à cause des initiatives touristiques d’une part, de l’impact de la politique de conservation et d’agriculture commerciale d’autre part, deux domaines que le gouvernement national a fortement soutenus. Le district de Ngorongoro, situé au nord-est de la Tanzanie, peuplé par 200 000 personnes environ, est depuis de nombreuses années le centre de tensions et de conflits fonciers entre communautés locales et investisseurs étrangers. L’accès aux terres, et donc aux moyens de subsistance, des communautés pastorales a été réduit du fait des intérêts liés à la conservation de la faune, ainsi qu’à l’établissement d’aires protégées et de concessions de chasse.
Les communautés pastorales ont par conséquent subi des pressions croissantes et rencontré des défis continuels pour pouvoir accéder à et utiliser leurs terres et leurs ressources. En conséquence, des conflits entre les trois principaux clans Maasai, Laitayok, Purko et Loita ont surgi, non pas pour la propriété de la terre, car chaque clan connaît ses limites, mais en raison des entreprises ultérieures réalisées par les investisseurs dans la zone et des revenus générés. De plus, les communautés locales ne profitent pas comme elles le devraient des initiatives touristiques car les opérateurs internationaux dominent largement le marché, avec peu d’apports des communautés locales.
Le soutien de la Fondation PFK permettra au Conseil Pastoral des Femmes d’entreprendre une cartographie des conflits, une action de médiation entre les communautés touchées ainsi qu’un voyage d’étude. Le voyage d’étude permettra aux communautés de voir comment elles pourraient bénéficier du tourisme comme alternative à leurs moyens de subsistance traditionnels. En raison du changement climatique, le pastoralisme devient en effet de moins en moins fiable car les pluies sont de plus en plus imprévisibles. En organisant ce voyage d’étude, les communautés seront confrontées à d’autres expériences régionales, où les communautés locales se sont engagées directement dans le tourisme et en bénéficient. La cartographie des conflits et la médiation sont, elles aussi, fondamentales pour l’unification des communautés et leur progression vers la stabilité et l’harmonie à long terme au sein de leur zone.